Dora Bruder de Patrick Modiano

Ya tenemos en nuestra biblioteca la obra del Premio Nobel de Literatura 2014 : Dora Bruder.




Pincha AQUI para ver mini reportaje.


Durante el día del Libro en nuestro instituto, leeremos las primeras líneas de esta obra.




Il y a huit ans, dans un vieux journal, Paris-Soir, qui datait du 31 décembre 1941, je suis tombé à la page trois sur une rubrique : « D’hier à aujourd’hui ».
 Au bas de celle-ci, j’ai lu :
« PARIS
On recherche une jeune fi lle, Dora Bruder, 15 ans, 1 m 55, visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41 boulevard Ornano, Paris. »
Ce quartier du boulevard Ornano, je le connais depuis longtemps.
Dans mon enfance, j’accompagnais ma mère au marché aux Puces de Saint-Ouen.
Nous descendions de l’autobus à la porte de Clignancourt et quelquefois devant la mairie du XVIIIe arrondissement.
C’était toujours le samedi ou le dimanche après-midi.
En hiver, sur le trottoir de l’avenue, le long de la caserne Clignancourt, dans le fl ot des passants, se tenait, avec son appareil à trépied, le gros photographe au nez grumeleux et aux lunettes rondes qui proposait une « photo souvenir ».
 L’été, il se postait sur les planches de Deauville, devant le bar du Soleil. Il y trouvait des clients. Mais là, porte de Clignancourt, les passants ne semblaient pas vouloir se faire photographier. Il portait un vieux pardessus et l’une de ses chaussures était trouée.




Hace ocho años, en un viejo ejemplar del Paris-Soir, con fecha del 31 de diciembre de 1941, me llamó la atención una sección “De ayer a hoy”, en la página tres. Leí:
PARÍS
Se busca a una joven, Dora Bruder, de 15 años, 1,55 m, rostro ovalado, ojos gris-marrón, abrigo sport gris, pullover burdeos, falda y sombrero azul marino, zapatos sport marrón. Ponerse en contacto con el señor y la señora Bruder, bulevar Ornano, 41, París.
Conozco desde hace tiempo el barrio donde está el bulevar Ornano. De niño acompañaba a mi madre al mercado de las Pulgas de Saint-Ouen. Bajábamos del autobus en la puerta de Clignancourt y a veces en el ayuntamiento del distrito XVIII. Siempre en sábado o el domingo después de comer.
En invierno, en la acera del bulevar, que discurre a lo largo del cuartel de Clignancourt, solía estar entre la multitud de gente, con su trípode, un fotógrafo gordo, de nariz grumosa y lentes redondos que ofrecía una “foto de recuerdo”. En verano se instalaba en el puerto de Deauville. Frente al bar Soleil. Hacía clientes. Pero allí, en la puerta de Clignancourt, los transeúntes no parecían tener muchas ganas de fotografiarse. Llevaba un viejo sobretodo y un zapato agujereado.

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